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Catégorie : Actualités
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La convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption a été adoptée à Maputo au Mozambique, le 11 juillet 2003 et est entrée en vigueur en 2006. Cette convention a été ratifiée par le Burkina Faso le 29 novembre 2005.

Le 11 juillet 2022, est célébrée la « Journée Africaine de la lutte contre la corruption » à l’instar de la commémoration de la journée internationale de lutte contre la corruption le 9 décembre de chaque année.

En ce jour, et conformément à la tradition bien établie, les Etats africains signataires de la Convention célèbrent à l’unisson la sixième édition de la Journée Africaine de lutte contre la corruption sous le thème : « Stratégies et mécanismes de transparence dans la gestion des fonds covid 19 ».

Au Burkina Faso, la commémoration de cette journée se fait dans un contexte national marqué particulièrement par le sceau de la crise sécuritaire et humanitaire. Malgré ces réalités au plan national, le Burkina Faso en tant qu’Etat membre, reste solidaire de la Communauté africaine et travaille à relever les défis liés à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées.

En effet, à la lumière de ce qui nous a été donné de voir, d’entendre, de dire et de lire, la perception des burkinabè de la corruption et de ses conséquences est inquiétante et préoccupante. Les attentes sont nombreuses car cette corruption est endémique et plus grave encore, elle est systémique. Cette corruption affecte tous les secteurs de la vie nationale, services publics et privés. Elle affecte la politique, entraine une délégitimation des dirigeants et fait perdre confiance dans les Institutions publiques.

Heureusement et en face de ce fléau, il a toujours eu des hommes et des femmes, des institutions et des organisations décidées à faire feu de tout bois pour lui barrer la route ; à la combattre dans tous ces retranchements parfois au prix de leur vie et ce, afin que notre société connaisse un réel développement débarrassé des personnes dont le seul dessein dans la vie est d’utiliser leur position sociale, familiale et professionnelle pour spolier notre chère patrie.

Cette année encore, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) dont la mission est « d’assurer la mise en œuvre des politiques en matière de lutte contre la corruption et de coordonner les actions y afférentes », s’engage plus qu’avant à la conduite d’actions de prévention, de contrôle, de détection des actes de corruption et de ses infractions assimilées, d’identification des fautes de gestion et d’aide à la répression de ce fléau.

Entre autres acquis enregistrés par notre pays dans le cadre de cette lutte anti-corruption, on peut citer :

Malgré ces importants acquis sur les plans organisationnel, législatif et institutionnel, la corruption demeure encore une préoccupation. Et une des raisons de la faible performance dans la lutte contre ce fléau est malheureusement l’impunité des crimes économiques et financiers en dépit de l’énorme travail de détection desdits crimes que les acteurs du contrôle, la presse et les organisations de la société civile livrent régulièrement dans le cadre de la lutte contre la corruption et pour la bonne gouvernance. La commémoration de cette journée intervient à un moment où les rapports entre l’ASCE-LC et le système judiciaire connaissent une vraie embellie. L’espoir n’est-il pas désormais permis ?

Le thème officiel de commémoration cette année de la Journée Africaine de lutte contre la corruption nous interpelle sur la gestion de la pandémie du covid 19 en termes de stratégies et de mécanismes de transparence mis en œuvre dans les Etats africains signataires de la Convention de l’Union Africaine.

La gestion des fonds mis à la disposition des acteurs impliqués dans la lutte contre la Covid 19 est jalonnée de critiques diverses. Une étude révèle ce constat consternant « alors que les conversations anti-corruption semblent se concentrer sur les gouvernements des pays en développement, la fraude et la corruption au sein des achats et de la fourniture de services de soins de santé prospèrent dans les pays à tous les niveaux de revenus ». Cette étude constate que les gouvernements du monde entier ont mis en place des régimes de passation des marchés d’urgence et acheminent le plus rapidement possible des fonds partout où cela est nécessaire, ce qui prédispose la gestion à une potentielle fraude, à une mauvaise gestion et à des inefficiences générales beaucoup plus important que d’habitude.

En soumettant le thème à la réflexion, l’ASCE-LC, le PNUD et le REN-LAC convient les parties prenantes avisées de la question à des échanges autour de thématiques impliquant des acteurs du contrôle administratif et juridictionnel afin de faire un état des lieux des initiatives prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie à Covid 19 et mieux suggérer un dispositif de transparence adapté aux situations de crises sanitaires.

Je voudrais au nom de l’ASCE-LC, saisir cette opportunité pour féliciter les partenaires techniques et financiers, les acteurs de la lutte anti-corruption qu’ils soient du contrôle administratif, judiciaire et parlementaire pour les progrès enregistrés par notre pays dans la lutte contre la corruption.

J’encourage toutes les parties prenantes et les engage à la poursuite de ce combat quotidien et acharné contre ce fléau qui désagrège notre intégrité, cette valeur qui identifie notre Nation et son peuple. Ce fléau doit être combattu par tous les moyens légaux à notre disposition par les différents pouvoirs. Ensemble, nous ne devons pas nous lasser de retrousser les manches pour combattre sans relâche ce fléau devenu encore plus dangereux à nos jours à cause de son accointance avec le terrorisme aux conséquences dramatiques pour l’avenir de notre pays.

Prenons tous et toutes la mesure exacte de sa gravité et de ses conséquences ; les risques qu’il fait courir à notre Nation toute entière, et travaillons ensemble à faire fonctionner correctement les dispositifs règlementaires, législatifs et institutionnels afin d’agir à la fois sur la prévention, la détection et la répression de la corruption et de ses infractions assimilées.

Je souhaite à tous et à toutes, une bonne célébration de la Journée Africaine de lutte contre la corruption et vous invite à être toujours les portes flambeaux de la lutte dans toutes les sphères socio-économiques et culturelles de notre pays.

Burkina Faso, terre des hommes intègres, « réfutons la corruption sous toutes ses formes au nom de notre intégrité ».

Vive la Journée Africaine de lutte contre la corruption.

Que Dieu bénisse notre chère Patrie !

 

Le Contrôleur général d’Etat

Philippe Néri Kouthon NION